Voici un article qui vous emmènera en haut du volcan Kawah Ijen depuis Bali. Il est facile d’organiser son ascension soi-même sans guide et sans passer par un tour opérateur . Vous allez voir que c’est très simple et beaucoup plus économique !
Nous avons organisé notre ascension du Kawah Ijen nous-mêmes au départ de Bali sur deux jours en Mai 2016. Le volcan Kawah Ijen est situé en Indonésie, à l’Est de l’île de Java. Ce volcan a la particularité de posséder un lac de couleur turquoise niché au creux de son cratère. Ne pensez pas une seconde y tremper un orteil, sa température est brûlante et son acidité en fait le plus grand réservoir mondial d’acide sulfurique et d’acide chlorhydrique ! D’ailleurs, en 1976, une énorme bulle de gaz a soulevé la surface du lac et a éclaté en asphyxiant 11 porteurs de soufre travaillant sur place. Ce monstre de la nature est dangereux mais si incroyable à découvrir !
Kawah Ijen depuis Bali : On se lève en pleine nuit pour une ascension aux aurores
3h du matin. Notre taxi ne nous a pas fait faux bond. On grimpe dans la voiture et on se laisse guider les yeux encore embrumés de sommeil sur une portion d’autoroute avant de pénétrer dans la forêt. Le chauffeur de taxi nous dépose sur l’aire de Paltuding, là où démarre l’ascension. Pour l’instant, il y a très peu de véhicules et on ne comprend pas très bien pourquoi il insiste pour que nous repérions parfaitement l’emplacement du taxi.
On paie les quelques roupies au gardien de la cahute en bois puis on entame la marche dans la nuit sur le large sentier qui va nous conduire au volcan Ijen.
Le chemin est en terre et on comprend vite qu’il est entouré de végétation mais on ne distingue rien. Les bruits de la jungle sont tout autour. On n’est pas trop rassurés de nous trouver ici, tout seuls, à gravir une pente qui devient de plus en plus difficile, à la lampe frontale.
A ce moment, on n’imagine pas l’immensité du paysage qui s’étend autour de nous…plongé dans l’obscurité et dans la brume.
Quand la pente est raide…vraiment très raide !
Le chauffeur de taxi nous avait dit : » le premier kilomètre est assez facile, puis les deux kilomètres suivants seront très pentus avant de revenir sur du plat et de longer la crête du volcan. » Heureusement que nous savons à quoi nous attendre. On surveille le dénivelé et la distance parcourue sur notre montre, ainsi on voit un peu plus le volcan se rapprocher et la motivation ne nous quitte pas. Les deux kilomètres intermédiaires sont très éprouvants !
Le jour commence à se lever. Il faut accélérer pour ne pas rater le lever du soleil sur le lac émeraude. On croise quelques porteurs de soufre qui montent beaucoup plus vite que nous.
Et on est arrivé en haut. Plus que quelques centaines de mètres et on allait découvrir ce monstre de la nature au lac d’acide sulfurique si photogénique. Le lac acide se trouve sur la gauche et on est pas tout seuls. On distingue vaguement le lac vert au milieu de la fumée. L’odeur d’oeuf pourri prend aux tripes mais on est heureux d’être là. Ce sentiment d’être privilégié de découvrir un lieu si incroyable après l’effort de l’ascension. En descendant les escaliers qui mènent au chemin qu’empruntent les porteurs, on regrette un peu de ne pas être venus en pleine nuit pour voir les flammes bleues. Le sentier ne semble pas aussi difficile que ce que nous avions lu avant de venir.
Une vue de dingue sur le lac turquoise du volcan Ijen et la mine d’extraction de soufre
Le nuage de fumée va et vient et laisse apercevoir le lac turquoise par intermittence. Lorsqu’il vient sur nous, l’air devient difficilement respirable, nos yeux piquent et nos poumons toussent.
D’ailleurs, Kawah Ijen veut dire « cratère vert » en indonésien. Les fumerolles (solfatares) chargées en sulfure d’hydrogène et en dioxyde de soufre vont réagir au contact de l’oxygène et se condenser en un gisement de soufre liquide de couleur orange vif. C’est cet écoulement que les porteurs récupèrent par tout un système de canalisations qui acheminent le soufre liquide le long de la paroi du volcan. Lorsque ce soufre liquide entre en contact avec l’air à la sortie du tuyau, il devient solide et prend cette couleur jaune vif.
Le paysage est grandiose et lorsque le nuage s’en va, c’est toute l’étendue de la mine d’extraction de soufre à ciel ouvert qui se laisse apercevoir en contrebas. Ce décor est surréaliste mais le travail de forçat qui est réalisé là-bas par les porteurs l’est encore davantage.
Les porteurs de soufre du volcan Kawah Ijen
Chaque jour, les porteurs de soufre du Kawah Ijen descendent dans le cratère du volcan pour extraire des blocs de soufre. Ils remontent de cette caldeira avec un chargement d’environ 70kg de soufre, placé dans des paniers de chaque côté d’une barre de bois en équilibre sur leurs épaules. Leur dos est meurtri, leurs articulations sont saillantes et déformées par le poids. Ces hommes travaillent en tong dans ce dédale de pierre et de poussière et n’ont pour la plupart pas de masque à gaz et s’exposent toute la journée aux vapeurs toxiques. Chaque jour, il font 2 allers-retours entre le cratère et le bas du volcan. Chaque kilo leur rapporte 250 Roupies, ils gagnent donc environ 3.5€ par jour, ce qui est un « bon » salaire en Indonésie, mais au prix d’une espérance de vie très réduite.
C’est avec un profond respect que les gens s’écartent sur leur passage pour ne pas compliquer davantage leur travail. Le long du chemin, certains vendent de petits objets sculptés dans le soufre pour gagner quelques roupies supplémentaires. Malgré la difficulté de leur tâche, ils nous sourient et parlent avec fierté de leur métier.
On distingue le gisement de soufre situé 15Om plus bas, juste au bord du lac à l’eau turquoise. Il est interdit aux touristes de descendre en raison de la toxicité des émanations de soufre, d’acide sulfurique et du risque d’éboulement sur le sentier. Les porteurs incitent quand même pas mal les touristes à descendre et louent même leur masque à gaz quand ils en ont un. Si vous venez avant 3h du matin, vous pourrez voir le phénomène des flammes bleues.
La descente est assez rapide mais le sentier est glissant. On distingue d’autres volcans de Java dans la brume le paysage est incroyable.
Informations pratiques pour aller au volcan Kawah Ijen depuis Bali
Prendre le bus local jusqu’au port de Gilimanuk à l’Ouest de Bali
A Pemuteran, il vous faudra attraper le bus local sur la grande route principale. Il y en a régulièrement, demander au niveau des warungs où se situe l’arrêt. Le trajet jusqu’à l’embarcadère de Gilimanuk fait une trentaine de kilomètres. Le bus vous déposera devant le port. Demandez le ferry pour Java et achetez votre ticket à la caisse (15000 IDR le ticket aller/retour en 2016 soit 0,50 centimes d’euros la traversée). Un papier est à remplir avec nom, prénom, nationalité etc… nous n’avons croisé aucun européen sur le ferry.
Arrivée au port de Ketapang à Java
A la sortie du ferry à Ketapang, je vous conseille de vous éloigner un peu de l’embarcadère et de négocier un bemo ou un taxi à l’écart des rabatteurs. Fixez bien le prix avant et ne vous faites pas avoir, car les chauffeurs tentent très souvent de faire des détours pour gonfler le prix de la course.
Un conseil : mettez le gps sur votre téléphone (l’application map.me est très bien, il suffit de télécharger la carte à l’avance) pour vérifier les distances indiquées. Nous avions le gps sur le téléphone, l’hôtel que nous avions choisi (Ketapang Indah Hotel) est situé à seulement 2,7 km de l’embarcadère et pas 10 comme il comptait nous le laisser entendre.
Où dormir à Banyuwangi ?
Si vous venez depuis Bali, vous allez devoir dormir la nuit précédent l’ascension dans un hôtel proche du volcan. Je vous conseille de le réserver à l’avance. Nous avons dormi au Ketapang Indah hotel situé à Banyuwangi, à 2,7 km du port de Ketapang. Ce grand hôtel propose des chambres modernes au milieu de jolis jardins et d’une grande piscine et a l’avantage d’être assez proche du volcan. Notre chambre était très propre, parfaite pour une nuit de passage. Le restaurant est bon. Ne pensez pas vous promener autour, l’hôtel est au bord d’une route très passante pour les camions.
Comment aller de Banyuwangi au volcan Ijen ?
Il y a 2 options pour voir le volcan :
Soit vous réservez un tour auprès de l’hôtel avec un chauffeur ou un minibus qui vous conduira jusqu’au volcan pour environ 60€ par personne, mais vous pouvez tout aussi bien tout organiser vous-même en prenant un taxi pour vous amener au niveau de l’aire de parking de Paltuding au pied du volcan Kawah Ijen. Je vous conseille de le dénicher à l’avance, soit par internet soit en négociant un taxi en vous éloignant de l’embarcadère. Peu de taxis balinais acceptent de se rendre sur Java, pour eux c’est le bout du monde. Il vaut mieux trouver un taxi sur Java en faisant attention aux arnaques !
Le trajet en taxi dure environ 30 minutes depuis Banyuwangi. Il vous laissera au niveau du parking et vous attendra. Repérez bien l’emplacement de sa voiture, car à votre retour, il y aura une centaine de bus et de véhicules garées ici. L’entrée du chemin est bien indiquée et débute après la cabane en bois.
A quelle heure démarrer l’ascension ?
- Si vous souhaitez descendre dans le cratère pour voir les flammes bleues, il faut arriver en haut du volcan avant 3h du matin, donc il vous faut partir de l’hôtel à minuit.
- Si vous ne souhaitez pas descendre dans le cratère mais juste profiter du lever du soleil sur le lac, vous pouvez partir de l’hôtel à 3h pour arriver au petit jour, ce que nous avons fait.
Fixez donc le rendez-vous avec votre taxi pour qu’il vienne vous chercher à l’heure souhaitée à votre hôtel. Prévoyez un peu de marge…
Quel matériel faut-il emporter ?
Emmenez une veste polaire ou un gros pull, un foulard pour se couvrir le nez et se protéger des vapeurs de soufre, une lampe de poche pour l’ascension, un casse croûte, de l’eau, de la monnaie et quelques biscuits si vous voulez faire plaisir aux porteurs de soufre 😉 Prenez de bonnes chaussures car la descente est un peu glissante.
Si vous avez prévu de descendre dans le fond du cratère avec les porteurs de soufre pour observer les fameuses flammes bleues, il est possible de louer des masques à gaz aux porteurs quand vous serez en haut du volcan.
Avant de partir, nous avions lu un peu partout qu’il faisait très très froid une fois en haut du volcan. En effet, tout le monde était en anorak, gants et bonnets…En mai, nous avions un simple sweat et T-shirt pour Monsieur et nous n’avons pas eu froid plus que ça… donc prévoir en cas de vent de pouvoir se couvrir surtout après l’effort de la montée… Les vapeurs ne sont pas gênantes sur la crête, mais sont plus intenses lorsque l’on emprunte les escaliers où descendent les porteurs.
Astuce : Si vous portez des lunettes, préférez leur des lentilles ce jour-là, elles protégeront un peu vos yeux des fumées !
La montée jusqu’au volcan : un sacré dénivelé
La montée au volcan fait 3 km et est très raide sur deux kilomètres. Le premier kilomètre est pentu et les deux suivants sont très éprouvants. Nous avons mis environ 2h depuis l’aire de Paltuding (1850m) pour arriver sur la crête du volcan à 2386m d’altitude. Le lac du cratère est à 2200m. Le chemin est terreux et large et vous croiserez quelques porteurs de soufre.
Descendre ou ne pas descendre voir les flammes bleues dans le cratère ?
Nous avons longuement hésité à descendre dans le cratère et avons finalement décidé de ne pas y aller et d’arriver pour le lever du soleil. A la lecture de certains récits on a un peu pris peur mais une fois sur place, nous avons regretté de ne pas y être allés, car le chemin ne paraissait pas si difficile !
Et le retour sur Bali depuis le Kawah Ijen ?
Le retour sur Ubud peut se faire soit en bus perama (tarif des bus Perama) au départ de Lovina ou en taxi que vous pouvez négocier à la descente du ferry à Gilimanuk avec quelques personnes rencontrées au volcan.
La majorité des touristes se rendant au Kawah Ijen sont français car ce volcan a été popularisé par Nicolas Hulot dans son émission Ushuaïa. Il est une vrai star locale auprès des porteurs de soufre. Suite à l’émission, l’accès par le chemin que vous avez emprunté a été amélioré et est plus praticable. Le volcan est absent de la plupart des guides papier sauf français !
Cet article vous a plu ? Vous avez des questions sur comment aller au volcan Kawah Ijen depuis Bali ? N’hésitez pas à me laisser un petit commentaire ou à me poser vos questions, j’y répondrai avec plaisir 😉
Découvrez la suite de notre road trip à Bali et tous nos articles sur l’île de Bali.
mount kelud
1 novembre, 2024Hi colleagues, good post and nice urging commented here,
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Bobillon
11 juin, 2023Bonjour
Super article merci !!
Dans le cas où nous souhaiterions descendre dans le cratère un guide est il obligatoire ou recommandé ?
En effet j’ai pu lire sur différents sites que la descente dans le cratère était dangereuse car glissante et qu’il fallait emprunter des passages spécifiques
Merci pour votre aide 🙂
Camille
13 septembre, 2018merci Anne ! nous avions payé l’équivalent d’environ 50 euros. Attention à bien négocier avant !
Anne
14 août, 2018Merci pour cet article très intéressant ! Vous souvenez-vous du prix payé pour le taxi qui vous a emmenés de votre hotel au pied du volcan ?