Quand je dis que j’ai participé au Trophée Roses des Sables, les yeux s’écarquillent. Moi, petite coccinelle d’un mètre soixante, j’ai bravé les pistes caillouteuses et les dunes de sable orangé au volant d’un 4X4 aussi rose que celui de Barbie, sans panne, sans séquelles (ou presque !) et j’en suis même revenue ! Bien sûr, pour l’occasion j’ai préféré laisser mes talons à la maison. J’ai encore des étoiles plein les yeux à l’idée de mettre des mots sur cette aventure extraordinaire et de partager mes jolies photos prises parfois en tenant la boussole d’une main ou le volant de l’autre. Vous pouvez retrouver mes autres articles concernant la préparation durant l’année précédent ainsi que mes articles pratiques sur l’organisation et la préparation à ce type de défi sportif. Ce récit est tiré de mes notes de carnet de voyage écrites pendant le rallye et de quelques réflexions au retour de cette aventure. Pour le moment, place aux mots, place aux émotions et aux images au pays des mille et une nuits.
Quelques jours avant le départ du Trophée Roses des Sables
De Coudoux à Castelnaudary
C’est au volant de ma Fiat 500 que commence mon périple, quand je quitte ma petite rue en pente de Coudoux, mon village provençal à 15h. Nous sommes au mois d’octobre 2019, et je prends la route seule en direction de Castelnaudary pour rejoindre Florence ma coéquipière et notre 4×4 Toyota Landcruiser, qu’elle a récupéré au Pays Basque quelques jours avant.
On passe la soirée à faire du tétris dans la voiture ! Nous avons réuni beaucoup de dons pour amener à l’association « Enfants du désert », c’est donc des kilos de brosses à dents, dentifrices pour enfants, cahiers et fournitures scolaires qu’il faut essayer de faire rentrer à l’arrière du 4X4 en plus de nos affaires. On tasse, on ressort tout, on réessaie.. Finalement, on doit se résigner à laisser une grosse quantité de nos dons chez nous car ça ne rentre pas et nous n’avons plus que très peu de visibilité à l’arrière.
Sur ce rallye, je serai la pilote mais nous avons prévu de nous relayer pour les longs trajets où nous traverserons l’Espagne et le Maroc pour l’aller et le retour. On échangera aussi de temps en temps pendant les épreuves pour que chacune s’essaie au pilotage et à la navigation.
Premiers kilomètres vers Biarritz au volant de notre 4X4 chargé à bloc !
Ca y est, c’est le grand jour ! On prend la route à 4h du matin car nous devons être à 9h à Bidart pour notre stage de pilotage chez notre loueur Pays Basque Expérience. Ça fait tout drôle de conduire ce monstre de 4X4 dont la direction paraît n’en faire qu’à sa tête…On ne voit pas grand chose sur les côtés ni à l’arrière, tout se fait en regardant par les fenêtres et le rétroviseur latéral et en plus il fait nuit ! Zuutt c’est le drame, j’ai oublié mes chaussettes ! On retrouve ma maman au niveau du péage qui m’amène 3 paires de chaussettes bien chaudes à 4h du matin…
3 jours de stage de pilotage dans le Pays Basque
On a loué notre 4X4, un Toyota LandCruiser modèle court (HDJ80) chez le loueur basque Pays Basque Expérience. Adrian nous encadre avec son associé Raph pendant un week end. Mission de ces 3 jours : devenir de parfaites pilotes, co-pilotes et pros de la mécanique ! Du moins juste assez pour partir en sécurité et prendre soin de notre 4X4 pour qu’il nous ramène saines et sauves (et sans panne). On est 4 équipages à louer notre 4X4 chez Pays Basque Expérience cette année 2019 et ce petit week-end nous permet déjà de nous faire des copines.
Premier jour de formation
On démarre par un cours théorique projeté sur le fonctionnement du 4X4 (Qu’es aquò les vitesses courtes ??!), et sur le type d’obstacles qu’on va pouvoir rencontrer sur les étapes du rallye. Quelques retours de situation en photos permettent déjà de se mettre un coup de stress. Les dunes ont quand même l’air vachement hautes…et il est très facile de se mettre en danger ou de se faire percuter par un autre véhicule si on ne respecte pas les règles de base de sécurité. On commence à flipper.
Un petit détail nous chiffonne, Adrian nous fait vider entièrement le 4X4. Nous n’avons pas assez de visibilité et pour lui, hors de question que nous traversions l’Espagne et le Maroc ainsi. On laisse encore cahiers et fournitures scolaires dans son bureau et notre énorme carton d’attelles (on a été un peu trop prévoyantes sur ce coup-là…). Il faut essayer de trouver un autre équipage pour nous prendre le reste. On a un chassis court et une fois que nos affaires sont calées derrières les sièges avant, l’arrière de la voiture est occupé par le matériel de sécurité, la pelle, les plaques de désensablage, les outils etc et il ne reste pas beaucoup de place. J’ai écrit un article sur les choses indispensables à emporter pour un tel rallye, vous verrez que vous avez intérêt à voyager léger…
On se plait bien chez Pays Basque Expérience, l’ambiance est conviviale et on dévore nos premiers délicieux gateaux basques avec nos nouvelles copines.
Second jour de formation
Le lendemain, cours de mécanique ! On sort les crics, les compresseurs et on dévisse les roues et on les remonte jusqu’à y arriver parfaitement ! Mon dieu que c’est lourd un pneu de 4X4 ! Même avec la technique d’Adrian qui consiste à le faire rouler sur la cuisse, moi, ma cuisse elle finit écrabouillée et le pneu m’échappe ! A force de gonfler et dégonfler les pneus, on est synchro sur le manomètre. On commence à prendre des automatismes pour gonfler et dégonfler en deux temps trois mouvements et ne pas perdre de temps. On termine la journée par quelques exercices de tractage et l’art de faire un noeud artistique autour de la manille. Le compresseur et le boîtier des vitesses courtes n’ont dorénavant plus de secret pour nous !
Durant ce week-end de formation, on a réservé un appartement sur Air Bnb très bien situé dans un quartier résidentiel calme et avec un parking fermé, indispensable ! Même s’il y a peu de risque que le véhicule se fasse cambrioler durant la nuit au Pays Basque, il faut être très vigilant en Espagne car les voitures de rallye sont voyantes et se font souvent vandaliser d’où la nécessité absolue de réserver des logements avec parking fermé sur le trajet France-Espagne.
Troisième jour de formation : le. roadbook et la boussole !
C’est notre dernier jour de formation. Adrian et Raphaël nous ont concocté un petit road book façon Trophée Roses des Sables à travers les pistes basques. Au menu : de la gadoue, des cailloux et des petites rivières à traverser au volant de notre 4X4. Nos 4 équipages se suivent et les deux garçons montent à tour de rôle dans nos 4X4 pour corriger notre conduite et nous montrer comment passer les obstacles. On prend confiance et c’est top de pouvoir prendre en main notre propre véhicule en situation. On découvre comment se servir d’une boussole pour la première fois et ça nous vaut quelques rigolades quand on arrive au premier croisement ! Si j’ai un conseil à donner aux futures participantes, prenez la boussole la plus simple que vous pourrez trouver (le premier prix de chez Décathlon fait très bien l’affaire) !
Retrouve mon article complet sur mon week end de formation en détail avec Pays Basque expérience.
Sur le Village départ
Le village départ se tient cette année au Stade Aguiléra de Biarritz. On est convoquées par créneau horaire. En tout cas notre bolide, c’est le plus beau ! On est totalement objectives ! Notre covering rose barbie façon graou fait sensation. Nous avons lancé la veille un petit concours pour le baptiser, ça sera Rosie ! On colle nos derniers stickers. L’organisation nous a demandé de réserver la place sur le capot pour les autocollants du Club Entreprise et de la Team Santé et Solidarité dont nous faisons partie. Finalement, ce sont des petits stickers de 20 cm donc il nous reste largement de la place pour finir de décorer le capot. Tous ces 4X4 alignés et rugissants commencent à faire monter l’excitation à bloc ! Je commence à me rendre compte de l’ampleur du truc dans lequel on s’est embarquées et on ne peut plus reculer. Les frissons sont là et je suis tellement impatiente de prendre la route !
Si tu veux en savoir plus sur cette journée, retrouve mon article sur Comment se déroulent les vérifications administratives et mécaniques sur le village départ ?
Départ du Rallye Roses des Sables
Sur les routes espagnoles jusqu’à Séville
Il est midi quand Jean-Jacques lance le top départ. Jean-Jacques c’est le Jean-Pierre Pernault du rallye, le directeur de la course. Jean-Jacques, il a la classe avec ses petites lunettes miroir, son look de baroudeur et sa voix de rockeur.
5-4-3-2-1- 0 !!!!
Tous les 4X4 passent sous l’arche de départ…On avance dans la haie d’honneur sous les cris et les applaudissements, direction l’autoroute ! Concert de klaxons, déguisements, au revoir déchirant des familles pour les unes et excitation maximale pour les autres, on prend enfin la route après cette année intense !
On y est. On pense à nos familles, à nos amis et à tous nos sponsors qui ont cru en nous et nous ont aidé à être ici aujourd’hui. C’est parti pour une folle aventure !
On s’arrête 20 kilomètres plus loin car je sens que le volant vibre beaucoup et je n’avais pas observé ça durant le week-end de formation. On s’arrête à la première station pour vérifier le gonflage de nos pneus et on regonfle un peu. C’est mieux ! On s’est fait une première frayeur mais ce n’est rien à côté de ce qu’on voit se dérouler pour les autres équipages alors que nous avons pris la route depuis 10 minutes ! Sur le parking de la même station, un 4X4 est arrêté et fume de partout. Une mare d’huile s’échappe du dessous et 4 filles sont allongées par terre à regarder ce qu’il se passe. A côté de nous, un autre équipage a un pneu complètement à plat, les filles ont sorti leur compresseur mais ne s’en sont jamais servi et constatent juste maintenant que la valve ne fonctionne pas. On leur prête le nôtre puis on repart, assez satisfaites de voir que nous au moins on sait gonfler nos pneus…
Certaines roulent comme des fadas sur l’autoroute, d’autres sont chargées à bloc et n’ont aucune visibilité, on se demande si tous les équipages vont arriver à bon port…
On a réservé un appartement sur Air BNB dans la banlieue de Séville, c’est à dire que 9h de route nous attendent. On avale les kilomètres en se relayant toutes les deux heures, il ne faut pas traîner si nous voulons arriver avant la nuit.
La traversée de l’Espagne est très longue, les kilomètres n’en finissent plus.
L’organisateur nous laisse le choix de nous organiser pour cette nuit d’étape, nous sommes libres de dormir où nous souhaitons sur cette étape de liaison. Le seul impératif est d’être présentes à 16h au point de rendez-vous à Algeciras. Nous avons choisi de nous arrêter assez loin pour avoir moins de route à faire le lendemain et pouvoir dormir un petit peu le matin. Certaines ont préféré s’arrêter plutôt vers Salamanque et profiter de la fin d’après-midi et de la soirée dans des bars à tapas. Cette option peut être sympa aussi… Nous, on est arrivées vers 22h à Séville, sans avoir traîné sur la route et juste avalé un sandwich en 5 minutes dans un relais routier. Avec le recul, la version tapas aurait été pas mal. On avait fait ce choix car on s’était dit qu’avec l’excitation du départ on ne dormirait pas beaucoup la veille et on voulait pouvoir se reposer un peu le matin avant d’entamer la descente du Maroc. Question de choix…à anticiper mais surtout choisir un parking fermé !
L’étape de briefing à Algeciras
Après une bonne nuit de sommeil dans notre appartement douillet, notre petite Rosie a eu droit a son premier check-up matinal. Vérification du niveau d’huile, du liquide de frein…Check ! Alors on a repris la route pour deux petites heures pour rejoindre le premier point de ralliement de toutes les Roses, sur une aire d’autoroute à l’entrée d’Algeciras. On retrouve les copines et on découvre le premier JT de Jean-Jacques, le directeur de course du rallye. On est toutes émues de découvrir les images et le film de la journée tournés par l’équipe média.
Notre Rosie est chargée à bloc ! Il faut dire qu’on est devenues des pros du tétris. Sortir la fourchette sans faire tomber l’extincteur et la pelle à sable, c’est toute une organisation !
A Algéciras, on dort à l’hôtel Globales Reina Cristina. C’est un bel hôtel avec des jardins et une piscine, sympa pour passer la soirée entre filles. Surtout, ils font de bons mojitos. Et les mojitos, c’est la vie.
Les bénévoles du staff et de la Croix-Rouge ont pris leurs petites habitudes et chaque année vont manger au restaurant « Le Wok » à une dizaine de kilomètres du Reina Cristina. Il paraît que c’est très bon et c’est l’occasion de faire connaissance mais ce soir là, les Roses ont la flemme de ressortir et on mange toutes au buffet de l’hôtel. On se couche tôt car la descente infernale du Maroc nous attend demain.
Sur le ferry Algeciras – Tanger
On rentre dans le vif du sujet ! Debout à 3H30, les yeux piquent ce vendredi matin et on embarque sur le ferry à 6h pour une traversée entre Algeciras et Tanger qui durera 1h30. L’embarquement est bien rodé, chaque ligne de 4X4 monte dans le bateau à tour de rôle. Les manoeuvres dispatchent les 4X4 dans le bateau, au fond, sur les côtés ou sur des ponts mobiles qui seront surélevés. On prie pour ne pas être sur ceux-là…
C’est le moment d’engloutir mes cachets contre le mal de mer car si comme moi vous y êtes sensibles, vous ne pourrez pas rester tranquillou bilou sur un fauteuil puisqu’il faut faire la queue à la douane pendant la traversée du bateau pour nos papiers d’identité puis pour faire tamponner les papiers du 4X4. L’attente est longue car tous les équipages doivent y passer ! C’est assez mal fichu car les deux postes sont situés à des endroits différents sur le bateau et vous ne pouvez aller au stand papiers du véhicule qu’une fois que vous avez obtenu le premier papier sur le premier stand ! Donc un conseil, dès votre arrivée sur le bateau, faites la queue ! Il est possible de changer quelques Dirhams aussi sur le bateau mais c’est assez limité en quantité car ils n’en ont pas pour tout le monde. Prévois donc quelques dirhams avant de monter sur le bateau pour payer les péages à la sortie.
Au moment où les équipages doivent regagner leur 4X4 pour sortir du bateau, il nous est arrivé une histoire incroyable !
On remonte dans notre Rosie, nous sommes garées en rez de chaussée de cale, contre la paroi du ferry. Un vieux marocain passe à côté de ma vitre en tenant un minuscule chaton par la peau du cou, le balançant comme un détritus le long de sa jambe. J’entends un bruit puis je revoie le vieux qui repasse le long de ma vitre… sans le chaton ! Ni une, ni deux mon sang ne fait qu’un tour et je sors du 4X4 voir d’où vient ce bruit. Je suis sûre qu’il a jeté le chaton quelque part ! Je siffle un peu, et j’entends des petits miaou derrière un tas de poubelles. Je vois le petit chaton derrière un seau, couvert de mazout. Il arrive à peine à bouger ses pattes !
Ils annoncent l’ouverture des portes du bateau dans le haut-parleur. Je n’ai plus le temps, j’attrape le chaton et le ramène en courant à la voiture. Ma coéquipière écarquille les yeux : un chaton dans le 4X4 ! On est sur le point de débarquer au Maroc et de devoir passer les postes frontières ! En quelques minutes, on essuie le chaton couvert de mazout et de caca, on le cache dans une poche que je mets à mes pieds et je mets ma veste par dessus, en veillant à tenir le haut de la poche ouverte tout en empêchant le petit chat de sortir. Il fait des petits miaou et nous sommes en panique totale car le premier douanier se penche à notre fenêtre pour nous faire signe de sortir. Le premier réflexe est d’allumer la musique de mon téléphone pour lancer le truc le plus bruyant que j’ai en stock !
Tu veux te mettre dans l’ambiance ?
C’est avec la musique de Bezu « Moi vouloir du couscous ! » à fond dans la voiture qu’on sort du bateau et qu’on passe les 3 postes frontières pour couvrir les miaou du chaton qui commence à s’impatienter et cherche par tous les moyens à sortir de la poche. En tout cas, ça fait bien rire les douaniers qui nous voient chanter…Vous vous demandez comment j’ai ça dans mon téléphone ? C’était dans ma playlist pour le « couscous géant » que nous avons organisé pour récolter le financement !
On croise le 4X4 des copines aixoises sur l’autoroute et je leur montre le petit chat sur mes genoux à travers la vitre, il faut voir leur tête ! On décide de l’appeler Couscous. Couscous, petit chaton d’infortune que nous avons sauvé des roues des 4X4 et d’une mort certaine dans la cale du ferry. Je veux l’amener avec nous jusqu’au bivouac et le laisser dans un village mais l’idée de rouler pendant 700 kilomètres avec un chaton qui a la diarrhée n’emballe pas ma coéquipière. Alors, on roule quelques temps avant de lui trouver une aire de repos arborée où nous pouvons le laisser, avec une grosse boîte de rillettes de thon et un récipient d’eau. J’ai le cœur brisé de l’abandonner là. Il y a beaucoup de chats errants sur l’aire, il aura peut-être davantage de chance de survivre en faisant les poubelles du restaurant de l’aire. Nous avons pris des risques de passer la frontière avec ce petit chat, et je n’ose pas imaginer son sort si nous nous étions fait prendre : ils font peu de cas de la condition animale au Maroc.
De Tanger à Errachidia, direction le Sud du Maroc
En avant les routes marocaines !
Pas de repos ! Dès la sortie du bateau, nous enchaînons par la traversée du Maroc jusqu’à la ville d’Errachidia située au Sud Est du pays. Nous traversons de sublimes routes de montagne, des paysages fabuleux et des cols à pic. A Ifrane, les parfums de la forêt de cèdres me rappellent celle des pins de Provence. Il fait bon. Il fait frais et je ressens une frustration immense de ne pas pouvoir m’arrêter et sortir mon reflex pour immortaliser ces paysages de folie. D’ailleurs celui-ci ne sortira pas une seule fois de son sac durant cette aventure. Je prendrai toutes mes photos et mes vidéos avec mon téléphone, il faut aller au plus rapide.
Les consignes du Directeur de course sont de s’arrêter le moins possible. Adieu la petite brochette qui grille à l’ombre d’un arganier sur le bord de la route, on doit se contenter d’un truc rapide et arriver avant 18h30 au premier bivouac à Errachidia.Cette étape ne compte pas dans le classement. Elle permet cependant de nous familiariser avec la lecture du premier road book car nous devons nous orienter sur l’autoroute puis sur les routes à l’aide des cap et des signalétiques du road book. La journée est longue, nous ressentons la fatigue et le mal de dos car la voiture étant très chargée, on doit avancer nos sièges au maximum, ce qui créé une position peu confortable.
C’est une course contre la montre pour avaler tous ces kilomètres avant la nuit.
Le soleil est presque couché quand nous arrivons sur le bivouac. On découvre toute l’installation et l’organisation du Trophée Roses des Sables. A cet instant, on trouve assez dingue de se trouver là. Il n’y a rien autour, à part une longue série de 4X4 attendant leur tour pour faire le check-in sous l’arche d’arrivée. On distingue les tentes berbères blanches et les éclairages du camp. Des policiers armés sont répartis à quelques centaines de mètres tout autour du camp, on se sent en sécurité.
Notre arrivée sur le bivouac et le déchargement de nos dons pour les enfants
Cette année, il y a une nouveauté dans l’organisation de la remise des dons que nous apportons à l’association « Enfants du Désert ». Nous allons décharger le 4X4 dès notre arrivée sur le bivouac à notre grande joie ! Enfin, on retrouve de la place dans la voiture, on pourra alors reculer nos sièges et accéder à nos affaires. Chaque équipage va directement vers les gros camions benne après le check-in sous l’arche. Fournitures scolaires, matériel médical, vêtements… les cartons sont triés et déchargés selon lui contenu par quelques marocains.
Première soirée sous les étoiles du désert
C’est notre première soirée sur le camp et notre premier repas bivouac. On déambule dans les allées, on cherche une tente vide à laquelle on accroche notre numéro plastifié. On est surprises de découvrir qu’on a de vrais matelas avec un drap, une couverture et un oreiller. C’est assez confortable. On se couche exténuées et impatientes de découvrir LA vraie première étape du rallye demain matin. Oui, on est quand même venues là pour en découdre oui ou non ?!
Tu veux en savoir plus sur le bivouac ? Retrouve mon article sur le bivouac du Trophée Roses des Sables.
Les étapes du rallye
Jour 1 : La 1ère spéciale « Warm up »
Ce matin, je me réveille tôt et profite d’un lever de soleil magique sur le bivouac, le silence, et le camp qui se réveille petit à petit. Après un petit-déjeuner de crêpes marocaines, on est prêtes pour la première étape du Trophée Roses des Sables, l’étape « Warm up ». Traduisez : la piste « d’échauffement« .
Aujourd’hui, 124 kilomètres nous attendent sur une parcours qui regroupe tout ce qu’on peut rencontrer comme petits cailloux, GROS cailloux, sable, oueds (lits de rivières asséchés) et pistes en tout genre.
On s’amuse comme des folles dans ces paysages grandioses. On est assez contentes de nous. Là où certaines jardinent dans la boue, sortent les pelles, nous on passe à l’aise ! Quel sentiment de liberté à tout berzingue dans les pistes désertes ! On met les courtes dans le sable, on garde le cap pour essayer de couper quelques kilomètres. A midi, on est même contentes d’avoir 300m d’avance sur le kilométrage du roadbook grâce à nos coupes judicieuses. On s’arrête acheter une recharge de téléphone dans un village et là on commet l’erreur fatale ! on tourne à droite au rond-point au lieu de repartir sur la gauche…on trouve que le roadbook ne correspond plus très bien mais on tente quand même de se persuader qu’on est sur le bon chemin.
On se décide finalement à faire demi-tour 6 km plus loin ce qui nous a fait jardiner au total 13km pour revenir sur nos pas. On arrive au bivouac sceptiques sur notre classement à venir…
Leçon n°1 : Ne pas insister si on a le moindre doute sur la direction à suivre. S’arrêter et réfléchir pour ne pas cumuler de kilomètres inutiles.
La journée n’est pas terminée ! On repart ce soir à 19h30 pour la Star Wars, la piste aux étoiles de nuit ! Assez courte (13km) elle promet de belles sensations entre les dunes de sable. Beaucoup de filles sont en panique totale alors qu’on est surexcitées. Il faut dire que l’obscurité, le bruit des moteurs rugissant sur la ligne de départ, font monter un certain stress. Tiens ce soir, on va essayer l’autre boussole, celle qui brille dans le noir !
L’étape de nuit : Star Wars
On part hyper concentrées. On essaie de comprendre comment fonctionne la boussole luminescente et il nous faut un petit temps d’adaptation par rapport à l’autre. Dès les premiers mètres, les équipages commencent à se disperser. On commence à voir des phares ici, là-bas, oh pétard il y en a même à 90°. Bon, vous aurez compris que l’orientation c’est quand même vachement subjectif.
On avance lentement. Cette fois on décide de prendre le temps de bien réfléchir à chaque changement de cap car le fait de voir les autres dans tous les sens est trompeur. On se retrouve alors face à une dune ou plutôt une petite colline avec des filles en train d’essayer de la grimper ! On suit notre cap qui nous fait la contourner par la gauche. L’étape se déroule dans un genre de plaine caillouteuse qui nous secoue un peu. L’équipe média nous met une Go pro dans l’habitable en plus de la nôtre, c’est le moment de crier et faire les folles pour passer au JT !
L’étape se termine assez rapidement et quand nous retournons au bivouac, nous avons bien rigolé le lendemain matin de constater que la piste de nuit n’était en fait que la plaine située devant le bivouac alors qu’on a eu l’impression de rouler sur des kilomètres et des kilomètres sur un relief digne de Mars ! Comme quoi les sensations étaient bien là.
Leçon n°2 : Jean-Jacques n’est quand même pas fou, il ne va pas nous faire grimper des dunes en pleine nuit. Mais l’illusion était parfaite !
Journée à Haroun avec l’association Enfants du Désert
Nous attendons avec impatience la journée aux couleurs de la solidarité. Dès 8h, nous partons pour une étape de liaison vers le village d’Haroun où nous allons amener tous nos dons de brosses à dents, dentifrices, cahiers, et vêtements.
Haroun.
Un petit village coincé entre les dunes de Merzouga aux maisons de paille et de terre. On est accueillies et réparties en plusieurs groupes dans des familles pour partager le repas du midi et voir les actions menées sur place par l’association Enfants du désert. Les organisateurs ont déposé tous les dons qui leur ont été confiés dans la cour de l’école. La quantité de cartons est très impressionnante. L’association est très présente dans ce village. Elle a permis la construction d’une école, un jardin d’enfants, une bibliothèque et des blocs sanitaires. Ils apportent un soutien aux familles dans le besoin et œuvrent pour maintenir et encourager la scolarisation des filles. La démarche menée par Enfants du Désert s’inscrit dans une optique d’autonomie à long terme des villageois et non d’assistanat et d’aider les femmes à avoir une indépendance financière.
L’association Enfants du Désert a également monté un projet pour permettre l’indépendance des mères seules en les formant à l’élevage des chèvres. Plusieurs équipages ont participé à financer des projets et on pu se rendre dès 7h du matin sur les lieux pour constater les travaux réalisés.
En tant que professionnelles de santé nous faisons partie de la Team santé solidarité du Trophée. On part donc dans un groupe spécial Team Santé composé d’une trentaine de filles, d’une équipe média et de Marine Lorphelin ancienne miss France vers un dispensaire dédié au dépistage des problèmes de vue. La visite est rodée, des ophtalmologues font des démonstrations avec des enfants intimidés devant tout ce ramdam. Je trouve quand même que la visite est une mise en scène de la miss France dans ce dispensaire (interview, photos…) et le rôle de la Team Santé Solidarité m’apparaît très minime. A part amener un don financier pour des équipements optiques, on ne participe nullement comme nous pensions le faire, on se contente de rester dans un coin pour ne pas gêner les équipes média en train de filmer et de photographier Marine Lorphelin sous tous les angles.
Pendant le repas, les dames marocaines qui cuisinent le couscous étaient adorables, j’ai même eu une assiette de légumes à part comme j’avais indiqué dans mon formulaire d’inscription être intolérante au gluten. J’ai trouvé que c’était une très belle attention. Il nous est difficile de nous faire comprendre mais la langue des gestes permet malgré tout de communiquer. On passe un bon moment puis le retour sur le bivouac se fait à l’heure que nous souhaitons. On décide de repartir après le repas.
Même si j’ai aimé voir les actions menées par l’association Enfants du Désert dans ce petit village, je me suis plus sentie comme « touriste » qu’autre chose. Le fait de débarquer à plus de 300 filles dans ce village avec nos 4X4 rutilants crée une mise en scène qui certes amuse beaucoup les enfants mais qui m’a dérangée. Et pompon sur la Garonne, le Directeur de course débarque à Haroun en hélico ! Donc pour le côté eco-responsable on repassera…
Ces impressions sur la journée solidarité vont peut être en déranger certaines mais ce n’est que mon vécu. Les actions d’Enfants du Désert sont réelles et bienveillantes mais les contraintes imposées par Désertours à l’association pour inclure cette journée dans le circuit (respect du timing, nombre de participantes etc) se ressentent et m’ont apparues décevantes pour un rallye qui se veut « solidaire ».
En participant à ce rallye, nous attendons toutes beaucoup de cette journée mais le nombre de filles et la cérémonie d’accueil en folklore avec des enfants qui portent leur sac d’école alors qu’il n’y a pas école m’ont fait sentir à un pot d’accueil de chez Fram.
Alors certes, certaines vivront cette journée comme le point fort de ce rallye, mais pour ma part qui suis allée plusieurs fois au Maroc et continue d’y aller régulièrement en famille, cette mise en scène ne m’a pas du tout plu.
L’étape de dunes de l’Erg Chebbi
Ce matin on a démarré à 10h pour celle qu’on attendait toutes (ou pas !) : l‘épreuve dans les dunes.
Ça a commencé par une vingtaine de kilomètres sur des plateaux noirs comme des champs de lave, entourés de dunes ocre. Ils n’ont pas été très sympas sur les CP car difficiles à trouver, on a fait quelques marches arrières pour trouver un petit tas de cailloux et pour contourner une cabane car on avait un peu trop dévié pour tirer le portrait à un âne.
Oui, on fait un safari photo en même temps.
C’était superbe ! On s’est arrêtées faire un pic nic sous un arbre avant d’entamer les dunes de sable. Certaines portions étaient balisées et l’on devait passer entre des piquets comme dans un slalom sauf que dans le sable le volant fait ce qu’il veut ! On a bien failli s’en prendre quelques uns ! On est arrivées dans les dunes dans les premières voitures du coup on étaient quasiment seules dans les paysages vierges magnifiques et on a trouvé ça beaucoup trop court ! On peut recommencer ???
On est arrivées dans les premières sur le second bivouac à notre grand étonnement ! On a assuré dans les dunes, aucun ensablement et on s’est regalées ! On est toutes fières et on s’est beaucoup amusées…par contre on a tellement fait les folles qu’on est pas sûres d’avoir trouvé tous les CP… Une fois que les véhicules s’accumulent au point de départ du parcours, il est nécessaire de s’arrêter entre chaque dune et d’attendre que la voiture suivante passe. Cela casse l’élan et il est plus fréquent de rester ensablé. Les organisateurs sont placés à chaque bosse pour « faire la circulation » et éviter que les 4X4 ne se foncent dessus. Cette étape dans le sable est très courte (à peine 30 minutes) mais donne de bonnes sensations.
Leçon n°3 : Essayer d’arriver le plus tôt possible au point de départ du slalom pour avoir du sable « frais » et non remué par les 4X4 et surtout ne pas devoir attendre son tour de passage entre chaque dune. Ne pas trop réfléchir et profiter de ce super passage car il est très très court.
En fin d’après midi, le vent de sable s’est levé sur le bivouac. On est heureuses d’avoir terminé si tôt car les paysages n’auraient pas été les mêmes avec la tempête de vent et de sable. Le bivouac s’envole à moitié et notre tente est remplie de sable, on ne voit plus à 10m. Le bivouac est installé au pied des premières dunes de Merzouga, là où commence le silence du désert.
La deuxième partie de cette étape est prévue demain : une boucle d’orientation dans des oueds sablonneux sur des hauts plateaux. On se régale des paysages somptueux, on rencontre des bédouins au détour des virages, des ânes, des chameaux et quelques serpents timides ici ou là.
Photo dans les dunes pour l’association « Le Cancer du sein, parlons-en ! »
7h20.
Nouveau lever de soleil sur les dunes dorées de Merzouga. Au petit jour, nous sommes 300 à partir en file indienne, à pieds dans le sable frais direction plein Est pour un geste fort symbolisant notre engagement dans la lutte contre le cancer du sein. Aujourd’hui l’étape sera dédiée au combat des femmes contre cette maladie.
Alors nous grimpons sur la plus haute dune, vêtues de blanc et une feuille rose à la main et nous formons un ruban rose qui sera immortalisé par photo aérienne.
La photo relayée dans tous les médias sert à faire connaître les actions menées par l’association « Cancer du sein, parlons-en ! » pour soutenir la recherche et développer de nouveaux traitements. Parmi les équipages il y a de nombreuses femmes qui ont été touchées par la maladie et qui roulent en tant qu’ambassadrices de l’association. Pour ma part, cette initiative fait directement écho à mon métier de physicienne en radiothérapie où je travaille chaque jour à mettre en place les nouvelles techniques de traitement, calculer les plans de traitement par « les rayons » et assurer la sécurité de leur délivrance. Notre équipage a été soutenu par le Centre de radiothérapie du Pays d’Aix à Aix-en-Provence pour participer à cette aventure en nous permettant de faire partie du Club Entreprise du Trophée.
L’étape d’orientation de la boucle begaa
9h.
On fait les derniers niveaux de la miss Rosie avant de prendre le départ pour la seconde partie de l’étape des dunes : la boucle Begaa.
Nous n’avons pas encore eu le classement de l’étape d’hier car il est combiné avec celui de la boucle Begaa. Aujourd’hui il y a 13 CP virtuels à trouver ça va être coton mais on a changé de stratégie ! Plutôt que de miser sur notre remontée on a décidé de compter sur la dégringolade des autres sur cette étape d’orientation compliquée.
13h30.
La case du roadbook dit : « passage entre les montagnes ». Notre cap est PARFAIT. On met les courtes et on grimpe un col très raide, une belle et grande montagne de chaque côté. On est bons. Là-haut, un virage au bord d’un ravin, à peine la place de passer mais on y va ! Et puis là, on voit tranquillement les autres passer dans une plaine en contrebas, à l’aise. Mais qu’est-ce qu’on est venues faire en haut de cette montagne ???!!
15h30.
Après moultes péripéties en hors piste, à essayer d’aligner le cap sur des chameaux et des pilones electriques pour ne pas perdre la piste de vue, on arrive au dernier CP où l’on nous donne ceux que l’on a manqué la veille dans les dunes et ceux du jour. Et là on a la joie de vous annoncer qu’on a trouvé nos 13 CP (sur 13) du jour ! On en a loupé qu’un seul hier dans les dunes. On profitait tellement des montagnes russes qu’on ne regardait plus le roadbook alors on est contentes de notre performance même si elle ne nous permet pas de remonter le classement.
On a que 2.5 km d’écart aujourd’hui et on pense faire une remontée fulgurante dans le classement qui sera affiché demain matin. (#onycroit)
Demain, nous partons pour deux jours en étape Marathon, autonomie totale et bivouac à la belle étoile (on vous promet une vidéo mémorable de lancer de tente Quechua). On a un jerrycan d’essence, 20 litres d’eau, du foie gras et des chaussettes chaudes. Donc que personne ne s’inquiète, on en sortira vivantes (mais pas très propres) !
On s’arrête aussi donner des TUC aux ânes. Mais ils n’en veulent pas. Les oueds on adore. C’est comme à la patinoire. On dégonfle les pneus, on accélère à fond pour pas s’ensabler et on tourne comme on peut. Ça donne de bonnes sensations (tant qu’on sort pas la pelle). Ici, on est perchées sur un plateau. Et c’est rigolo de voir qu’il y a des 4×4 dans tous les coins en contrebas. Vers le nord, vers le sud, ça part en étoile.. l’orientation c’est quand même très subjectif…
L’étape marathon
Salam alekoum !
La nouvelle du jour est que nous avons remonté dix places au classement général suite à la boucle Begaa ! On vient de comprendre la stratégie !
Maintenant on suit le roadbook à la lettre, en faisant quand même des petites coupes dans les virages pour rattraper des mètres. On a aussi trouvé le gonflage idéal qui nous permet de passer partout. Oueds de sable, pistes, cailloux on ne s’embete plus à gonfler/regonfler dès qu’on change de terrain. Ainsi, depuis trois épreuves, nous arrivons dans les premières au dernier CP. Manque de bol pour nous la vitesse ne compte pas…zut.
Mercredi matin, on a quitté notre bivouac de Merzouga pour la dernière étape, le marathon Woman. Le roadbook indique 377.9 km à parcourir en deux jours avec un bivouac en autonomie dans la nature. C’est quand même très encadré, on a des consignes strictes sur où et quand ne pas s’arrêter. Des le matin les équipages s’organisent pour se retrouver à tel point kilométrique pour la nuit.
Leçon n°4 : pas de stress, les bivouac se font obligatoirement à plusieurs équipages. Si vous vous retrouvez isolées, les commissaires de course viennent vous chercher pour vous ramener auprès des autres équipages ou vous autorisent à rouler davantage pour rejoindre un groupe. On ne bivouaque pas seules au Trophée Roses des sables.
Mercredi 18h30.
Cette première journée marathon a été fabuleuse ! On a traversé des paysages époustouflants, dont un passage dans une immense étendue sableuse en pente où il nous semblait être au milieu de volcans. Mais point de volcans ici.
On s’est même retrouvées devant les voitures media donc on a ralenti pour faire une pause pipi et se laisser doubler sinon on ne sera pas filmées pour les JT.
A 13h, on s’est retrouvées en tête (non volontairement) ! On ne comprend toujours pas comment car nous sommes parties dans l’ordre du classement général le matin (hic dans les 10 dernières). On a traversé une grande zone de boue en ouvrant les traces et on a fait un petit pic nic sous le seul arbre qu’on a trouvé, juste à côté d’un puits/ CP virtuel. Qu’est-ce qu’on a rigolé, voir les équipages arriver de tous les côtés chercher le puits, tourner autour du puits, faire des boucles plus ou moins larges autour de notre arbre. La plupart des équipages ne mangent pas le midi et grignotent des sucreries en roulant. Pour nous, le pic nic c’est sacré ! on sort les sardines en boîte et le pâté, et on s’arrête une petite demi-heure.
Dès la reprise on a remonté toute la file, deniché les CP (on pense les avoir quasiment tous) et on est arrivées deuxièmes au CP3 après que les premières nous aient coupé la route 2m avant le CP. On a rien compris sur le comment on a fait ! On pense que beaucoup se sont retrouvées ensablées dans l’oued de sable que l’on a traversé sur plus de 10km.
Point botanique désertique. C’est pas folichon.
On est les premières ici ! On ouvre la route !
Ici c’était vraiment très beau. Les photos ne rendent pas grâce aux lieux. Les reliefs sont écrasés par le soleil.Ici on ne se rend pas bien compte mais c’est l’endroit le plus beau de tout ce que nous avons traversé.
On s’est arrêtées bivouaquer ici, au CP3 puis une dizaine d’equipages nous ont rejoint 1h plus tard. On a monté la tente, profité du luxe d’une petite douche chaude sous les étoiles et on est sur le point d’ouvrir les victuailles du repas sous le coucher du soleil. On n’est pas trop mal. Peu à peu de nombreux 4X4 nous rejoignent et on se retrouve finalement un énorme groupe ce qui enlève un peu le côté camping sauvage du truc. La soirée tourne en feu de camp géant avec alcool à volonté, beaucoup finissent très éméchées et mettent le feu à un arbre avec une lanterne japonaise. On aurait aimé camper dans un coin un peu plus tranquille avec nos copines de Pays Basque Expérience mais finalement nous n’avons pas trop le choix, vu que les organisateurs vous imposent de vous arrêter là où il y a un minimum de 3 ou 4 équipages regroupés. De plus, sur ce tronçon de route, nous n’avions aucun réseau donc impossibilité de contacter les autres pour se synchroniser.
A demain pour la suite de cette étape Marathon, où il nous restera à peu près 100 km avant d’atteindre le dernier bivouac à Tiguerna avant la remontée sur Marrakech vendredi. La fin de l’aventure se rapproche et chaque soir nous lisons les petits messages de nos proches et nos sponsors qui nous touchent beaucoup.
Leçon n°5 : Si vous avez la possibilité d’emporter une douche solaire portable pour cette étape, c’est vraiment le petit luxe qui fait plaisir ! Nous l’avions accrochée à la porte arrière et fait chauffer l’eau au réchaud.
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Seconde partie de l’étape marathon, on arrive à l’instant sur le dernier bivouac et on est les 4ème arrivées ! On ne comprend toujours rien on est parties les dernieres du bivouac ce matin et on arrive avant tout le monde ! Et cerise sur le gâteau on a validé TOUS les CP, d’hier et ceux d’aujourd’hui ! 17 au total. On a seulement 6 km d’écart avec le road book. Si avec ça on ne remonte pas des places !
Là on était perdues, on avait pris un trop grand raccourci et les kilométrages ne correspondaient plus ensuite…
C’était la dernière étape, demain nous remontons sur Marrakech par une étape de liaison de 440 km mais qui ne compte pas au classement.
On file dans le village d’à côté manger un bon tajine bien mérité !
Participer au Trophée Roses des sables : Retour sur Marrakech
La liaison Tiguerna – Ouarzazate
Oyé oyé avez-vous vu notre remontée éblouissante dans le classement ???
On a fait 33èmes à l’étape marathon ! Ce qui nous a permis de grimper à la 85ème place sur 114 du classement général catégorie 4×4 ! On est pas peu fières de notre marathon.
Il y aurait encore 3 ou 4 étapes, on aurait fini par remonter tout le classement…
Ce matin, on se réveille dans une tente glaciale. Le désert nous a joué un tour cette nuit, peut être pour nous rappeler que c’est l’heure de prendre le chemin du retour.
Alors on est parties.
On a rangé nos chauds duvets (merci ma Isa le tien m’a tenu bien chaud), plié nos petits habits, et pris un dernier thé au coin du feu en regardant le soleil se lever sur les dunes.
On a tourné la clé.
8h de route sinueuse à travers le col du Tichka nous attendaient pour rejoindre Marrakech. On a roulé. Roulé. Et pleuré.
Ouarzazate
De Ouarzazate, la cité du cinéma, on ne verra juste que quelques rues, le temps de manger un petit tajine et de faire un rapide tour sur la place. L’horloge tourne, il ne faut pas traîner.
Des oasis aux sublimes paysages du Col Tizi N’Tishka
On a passé la ligne d’arrivée avec émotion alors que nos proches nous attendaient. L’aventure se termine ici et elle a été incroyable. Dépassement de soi, partage, beauté de la nature, apprentissage et solidarité. On a vécu des moments forts et on est fières de rentrer 85èmes ! Rosie s’en sort (presque) indemne, mais devra faire un petit tour chez le mecano pour quelques rafistolages et réparations avant notre retour.
La soirée de gala du Trophée Roses des Sables
On loge à l’hôtel Grand Mogador sur l’Avenue Mohamed V. L’hôtel est parfaitement situé sur la grande artère principale de Marrakech. Le buffet du petit déjeuner est incroyable, magnifique et délicieux. On va passer quelques jours de plus à Marrakech et rentrer mardi car j’ai de la famille ici et mes proches ont fait le déplacement pour l’arrivée du Trophée.
La soirée de gala a pour habitude de se dérouler Chez Ali, qui est une institution touristique à Marrakech. Les lieux sont grandioses, c’est un vrai chateau à la déco des 1001 nuits. Une arène au centre des bâtiments laisse place à un spectacle de fantasia avec cavaliers armés. C’est sympa mais la soirée est quand même excessivement chère pour les proches qui veulent assister à la soirée de gala (plus de 80€/pers). De plus, la qualité du repas n’est pas terrible.
Astuce pour les proches qui veulent assister à la soirée de gala
Il est tout à fait possible de réserver la soirée chez Ali pour assister uniquement à la Fantasia avec une boisson (27€/pers). En effet, l’organisation du rallye ne privatise pas l’établissement entier qui est immense et qui peut recevoir énormément de groupes à la fois. Je vous conseille donc de plutôt faire réserver à vos proches les tickets pour l’entrée du spectacle seul directement sur le site de CHEZ ALI. Une fois à l’intérieur des lieux, libre à eux de vous rejoindre (sauf dans la salle repas).
La salle repas des participantes est privatisée mais le repas termine à 22h pour pouvoir assister au spectacle de la fantasia, là où vous êtes totalement libre vous et vos proches de vous retrouver sur les gradins qui ne sont pas numérotés. Une fois installés pour la Fantasia, tout le monde est mélangé avec les autres visiteurs extérieurs. La soirée Désertours avec DJ est ensuite librement accessible aux proches. C’est ce que nous avons fait, nous connaissions déjà Chez Ali et n’avions pas envie de payer 80€ par personne pour un repas dont la qualité n’est pas terrible sachant que Désertours prend largement sa marge puisque le repas+spectacle coûte une cinquantaine d’euros en réservant directement Chez Ali. Nous avons ainsi pu passer la soirée de gala avec tous nos proches, à moindres frais !
Mon rallye, en quelques chiffres :
- 5 gateaux basques
- 1 chaton sauvé
- 1 paire de lunettes envolée
- 6 paquets de craquinettes à la fraise dévorés
- 1 tempête de sable expérimentée
- Des boules quies bien utilisées
- Des photos et vidéo à gogo
- Des kilomètres dans des paysages extraordinaires
- Des rencontres sympas
- Des animaux
- Des souvenirs incroyables
- De l’aventure
- et 0 turista !