Pour cette première journée, on a réservé un chauffeur guide pour visiter le centre de Bali, de Kuta jusqu’au village de Pemuteran au Nord ouest de l’île. De là-bas, on ira plonger dans les superbes fonds coralliens de la réserve de Menjangan et on continuera sur Java, pour rejoindre le volcan Kawah Ijen. On part aujourd’hui assez tôt pour une série de visites tout au long de cet itinéraire. Cette région de l’île regorge de lieux à découvrir comme des temples sur l’eau, des sublimes rizières en terrasse et des routes de montagne qui traversent une épaisse jungle tropicale.
Le temple Taman Ayun à Mengwi
Notre chauffeur-guide Ketut vient nous chercher devant notre hôtel de Kuta à 7h. Le temps de faire connaissance et on grimpe dans sa voiture en direction de la ville de Mengwi à 15km d’Ubud où se trouve le plus grand temple de Bali : Pura Taman Ayun, qui veut dire « beau jardin » en balinais. Le temple est en bordure d’une route très passante mais lorsqu’on pénètre dans les jardins, le calme et le silence enveloppent les lieux. De grands jardins entourent une multitude de petites constructions au style balinais. Il faut emprunter un pont pour entrer dans l’enceinte de cet immense temple. Fontaine, jardins et petits patios, on flâne le long des édifices avec Ketut qui nous distille des informations sur l’histoire du temple au fur et à mesure de la balade.
L’atelier de tissage sur la route au nord de Kuta
On s’arrête ensuite dans un atelier de tissage sur la route au nord de Kuta. Quand on demande à Ketut pourquoi on s’arrête ici, on est pas trop emballés par l’idée car nous voulons passer un peu de temps à Munduk dans les montagnes pour crapahuter dans les cascades et on craint de perdre du temps dans ces ateliers qui ne sous intéressent pas tant que ça. Le guide salut tout le monde très amicalement, il semble avoir ses entrées et surtout ses commissions, on flaire le truc à plein nez… Donc on ne s’éternise pas et on repart après avoir vu les grands métiers à tisser en bois et quelques réflexions du guide sur le fait que nous n’avons rien acheté pour « aider » le tourisme local. Mouais…
La plantation de café Kopi Luwak
On fait une petite halte dans une plantation de café où l’on se balade dans une mini-forêt avec une jeune balinaise qui nous explique un peu de botanique et les différences entre les caféiers : l’arabica, le robusta… mais l’activité principale des lieux, c’est la production du Kopi Luwak, le café le plus cher au monde. Ce café est fabriqué à partir de grains de café digérés par un petit animal pas plus gros qu’une loutre : la civette.
Ici, il y en a une bien lottie qui se dore la pilule au soleil sur une plateforme en bois mais l’exploitation animale qui découle de la production de Kopi Luwak n’est pas reluisante (cet article explique bien les conditions d’élevage des civettes à Bali). Les pauvres bêtes sont enfermées dans de minuscules cages en plein soleil comme les poules en batterie. Elles sont nourries avec des cerises du caféier peu digérées par l’animal et récupérées dans leurs excréments. La fermentation des grains se fait donc dans le système digestif de l’animal qui ressortent ainsi parfumés au caca…
Savoir, c’est choisir. Choisir, c’est renoncer.
On ne cautionne pas du tout ce genre de tourisme et nous sommes renseignés après la visite de cette plantation sur les conditions de fabrication de café Luwak. Cet arrêt a été proposé par le guide sans nous prévenir. Bien sûr, on n’en a pas ramené, ce qui nous a valu quelques réflexions désagréables de sa part car après la fabrique de tissus, nous ne voulions toujours rien acheter ! Le café Kopi Luwak est vendu à prix exorbitant dans le monde (entre 200 et 400 $/kg ) et sa production au départ naturelle (la civette raffole des cerises du caféier) a dérivé vers la cruauté animale pour toujours plus de profit.
Visiter les rizières de Jatiluwih dans le centre de Bali
La région de Jatiluwih abrite des panoramas de rizières en terrasses sublimes au milieu de la jungle et d’une nature luxuriante. Pour les voir, il faut venir dans le secteur de Tabanan, au centre de Bali. Depuis 2002, les rizières de Jatiluwih et leur mode de culture sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco.
C’est la plus grande étendue de rizières de l’île puisqu’elle couvre un peu plus de 600 hectares de plantations cultivées de manière traditionnelle. La culture du riz fait appel à un savant mélange de canaux et de petites constructions pour détourner des rivières et amener l’irrigation sur ces plateaux de culture à flanc de colline. Ketut nous conduit sur un petit promontoire situé à 700m d’altitude, sur lequel on a une vue panoramique sur les rizières. D’ici, on peut observer tout le système en terrasses irrigué par un procédé ancestral appelé le subak, mais lors de notre passage, les rizières n’étaient pas en eau.
Le subak balinais : quand les Dieux regardent pousser le riz
Pour les balinais, le riz est une offrande des Dieux. Sa culture est considérée comme sacrée et s’inscrit dans une croyance où la relation entre les Dieux, la nature et les Hommes est indissociable. Le rituel de la plantation des grains de riz, leur irrigation et la récolte est entièrement organisé en plusieurs petites rizières possédant chacune leur temple de l’eau. Chaque temple régit le cycle de plantation, d’irrigation et de récolte de son secteur. Les cycles de chacun de ces temples sont reliés afin de coordonner l’utilisation de l’eau sur l’ensemble de l’exploitation tout en respectant un calendrier rituel sacré. Le grand temple de l’eau qui régit tous les autres est celui que nous avons visité juste avant, le temple Taman Ayun à Mengwi.
Le système subak balinais pour la culture des rizières en terrasses a également été classé à l’Unesco en tant que pratique culturelle ancestrale. Partout, on croise ces petits temples, parfois de simples statues sur lesquelles sont déposées des offrandes à la déesse du riz Dewi Sri. Le secteur est très agréable pour faire de la randonnée dans une végétation tropicale. Ketut nous montre les différents arbres dont certains nous sont inconnus : caféier, cocotier, cacaoyer, giroflier, jaquier, bananier, papayer, corossolier…et c’est l’occasion de goûter de délicieux fruits tropicaux (sirsaks, ramboutans (litchis poilus), mangues et durians).
Il est possible de pénétrer dans les rizières contre quelques roupies, mais la vue que nous avions depuis la route de montagne était très belle et les rizières n’étaient pas en eau à cette époque. Si vous trouvez qu’il y a trop de monde aux rizières de Tegalalang, les rizières de Jatiluwih sont une très bonne alternative beaucoup moins touristique.
Où manger vers les rizières de Jatiluwih ?
On a déjeuné dans un restaurant panoramique à Pacung donnant sur les rizières qui servait un buffet à volonté. C’était assez touristique mais la vue depuis la terrasse ouverte y est très belle. Le buffet est assez varié.
La route panoramique des lacs
On reprend la route en direction du lac Danau Beratan en passant par la route panoramique (JI. Raya Wanagiri) qui surplombe un autre lac le Danau Buyan. La brume au-dessus du lac donne un petit air de Jurassik park à la jungle environnante. La route est assez fréquentée par les camions qui roulent à vive allure dans la descente, on a eu quelques frayeurs !
Au centre de Bali, le temple Ulun Danu Bratan au bord du lac Beratan
Ce temple est situé sur les berges du lac Bratan, un lac d’altitude dans les montagnes près de Munduk. Toujours dans la brume, c’est une étape à l’environnement incroyable mais hélas très (trop) touristique. Nous y avons croisé des dizaines et des dizaines de bus de chinois et de groupes scolaires et la visite des lieux ressemble davantage à un tour à Disneyland qu’à un endroit sacré. Tous les 10 mètres, nous étions stoppés par des chinois voulant nous prendre en photo ! Les édifices sont superbes et les chemins entre les jardins qui relient les temples sont fleuris et agréables mais hélas trop fréquentés pour apprécier le calme et la beauté des lieux. Les temples étaient recouverts de tissus rouge et or en prévision d’une grande procession qui devait avoir lieu quelques jours plus tard. La quiétude et la sérénité que l’on observe dans les temples balinais ailleurs sur l’île ne sont pas de la partie au temple Ulun Danu Bratan, puisqu’il est possible de faire un tour de jet-ski sur le lac juste au bord du temple. Vous aurez compris qu’on a que moyennement apprécié les lieux…
Pour venir à Bedugul jusqu’au lac Bratan depuis Ubud, compter entre 1h et 1h30 de route.
Étant donné que l’on faisait cet itinéraire dans le centre de Bali en aller simple jusqu’à Pemuteran, nous avons dû écarter plusieurs endroits en route mais nous y sommes revenus lorsque nous avons passé 4 jours à Ubud un peu plus tard. Il a fait un gros orage au moment où nous étions à Munduk, ce qui a fait tomber à l’eau la balade jusqu’aux cascades. Je recommande de passer un peu de temps dans ce secteur central de l’île à vous balader vers Munduk, car l’endroit est moins touristique que le sud et les environs sont sublimes. On a traversé des forêts de jungle à perte de vue, slalommé dans les montagnes sur des routes panoramiques et la fraîcheur à cette altitude était bien agréable.
Vous pouvez retrouver la suite dans nos autres articles sur notre voyage à Bali :
- Notre itinéraire détaillé de 3 semaines entre Bali, Java et l’île de Gili Meno
- Notre ascension du volcan Kawah Ijen et nos astuces pour faire l’ascension sans guide
- Notre étape à Pemuteran et l’île de Menjangan et ses superbes fonds coralliens
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